Colère française

Je vis dans un pays riche de 60 millions de pauvres. Quand on est démuni, on n’est pas en colère. On éprouve du dégoût, du désespoir, jamais vraiment de la haine ou du mépris, mais une incrédulité douloureuse à l’égard de ceux qui, impuissants, vous regardent sombrer. «Entendre la colère» de ses concitoyens, c’est bien. Dans un climat de méfiance, d’inégalités foudroyantes et de crise économique, on s’attend aussi à entendre, de tous les candidats, que cette colère est justifiée, légitime. Le dire, le reconnaître sans ambages, c’est garantir que les propositions que l’on fait répondent bien aux questions centrales de cette élection, et pas à d’autres. Le reconnaître, c’est devenir audible par tous. S’en dispenser, c’est se contenter de ne convaincre que son camp. Ce soir, à 21h00, Emmanuel Macron aura l’opportunité de le faire. Peut-être réussira-t-il à convaincre les Français que son programme est une réponse directe à cette colère légitime, et qu’il constitue le meilleur rempart contre “le système”, c’est-à-dire la machine à exclure.

En haut du Mont des Cats

L’actualité ne prête décidément pas à sourire, et c’est pourquoi, je vous propose en ce jour une échappée homérique. L’été dernier, j’ai en effet réalisé une activité qui me poursuit : j’ai en effet vu la terre depuis les airs grâce à un baptême de l’air en aérostat. Cette aventure a eu lieu à la campagne, et je dois dire que les évènements de cette journée me reviennent fréquemment à l’esprit. Je repense à ce matin, attendant dans un champ, alors que l’équipe organisatrice mettait en place la nacelle. Le soleil ne s’était pas encore levé et ma femme et moi trépignions sur le côté, impatients. Après un long moment, nous avons enfin pu embarquer dans la nacelle avec un peu d’inquiétude (que je devais masquer pour rassurer mon épouse). Mais je revois surtout ce moment féerique où la nacelle a enfin quitté la terre ferme sans à-coup et a gagné les cieux. La terre, qu’on a tellement l’habitude de fouler que l’on n’y prête plus attention, s’est alors dévoilée sous un nouvel angle. Cela me fait penser à une scène dans Le cercle des poètes disparus, je me souviens d’une scène que j’aime beaucoup. C’est quand Robin Williams saute sur son bureau et dit à ses étudiants qu’il faut parfois regarder sous un angle différent ». Eh bien, c’est précisément ce qu’était ce vol en montgolfière, d’une certaine façon : une façon de découvrir le monde de façon différente.Le baptême de l’air en montgolfière est une pratique étonnante. Et différent, je peux vous garantir qu’il l’est, pour peu qu’on l’observe depuis son balcon de rotin ! Vous avez déjà contemplé le monde depuis depuis la verrière d’un petit avion ? Eh bien, ça revient à comparer un simple dessin et l’original ! A bord d’une montgolfière, il n’y a pas une surface de verre pour vous séparer du monde ; vous pouvez sentir le vent sur votre peau, respirer l’air frais, vous admirez la terre qui se pare d’or pendant que le soleil paraît à l’horizon. . J’ai réalisé ce vol il y a un bout de temps mais j’y repense régulièrement, quand je regarde les cieux. Ce vol en ballon est devenu une manière de m’extraire des nombreux ennuis qui jalonnent le quotidien. Bref, une véritable bouffée d’air frais dont les effets perdurent, en définitiveSi l’occasion se présente un jour, je vous conseille vivement d’essayer.Encore plus d’information sur cette expérience de baptême en montgolfière au Mont des Cats en cliquant sur le site de l’organisateur.

 

Wonder Woman, guerrières de mère en fille

Électrisante, épique, énigmatique… Les adjectifs ne manquent pas pour qualifier la nouvelle vidéo promotionnelle de Wonder Woman, dévoilée dimanche par les studios Warner Bros. Cette troisième bande-annonce lève le voile sur un point encore jamais abordé: la jeunesse de l’héroïne, incarnée par l’actrice Gal Gadot. Car avant de devenir la redoutable Wonder Woman, la princesse Diana a subi dès son plus jeune âge un cruel et difficile entraînement auprès des amazones.  Une enfance marquée par l’omniprésence de femmes fortes. La future Wonder Woman est entourée de sa mère Hippolyte, jouée par Connie Nielsen et de ses deux tantes, la générale Antiope, incarnée par Robin Wright, et son premier lieutenant Menalippe, interprétée par Lisa Loven Kingsli. Ces trois femmes ont élevé Diana Prince, mais n’ont pas toujours été d’accord sur les principes à lui inculquer. «Diana est la seule enfant qu’elles ont élevée ensemble, et l’amour qu’elles ont pour elle se manifeste de manière différente dans le film», explique la réalisatrice Patty Jenkins.   Créé par William Moulton Marston (sous le pseudonyme de Charles Moulton) dans les années 1940, Wonder Woman reste encore aujourd’hui la plus célèbre des super-héroïnes de l’univers DC Comics. Pourtant, peu d’actrices l’ont incarnée sur le petit et grand écran. Avant Gal Gardot, Adrianne Palicki a enfilé le costume rouge, bleu et doré de l’Amazone en 2011… le temps d’un seul épisode. Sa courte prestation ne marqua pas les esprits, contrairement à celle de Lynda Carter, qui se révèla éblouissante dans l’adaptation télévisuelle des années 1970 diffusée aux États-Unis. La série, malgré son côté kitsch, connu un succès phénoménal. Souhaitons à Gal Gardot la même postérité.  Cela semble en tout cas bien parti. Apparue pour la première fois dans le décevant Batman v Superman: L’Aube de la justice, l’actrice israélienne semble se distinguer par son charisme. Nul doute que cette nouvelle Wonder Woman, «plus sexy et badass», devrait plaire aux fans de la franchise DC comics. Le long-métrage de Patty Jenkins est attendu en salle le 7 juin prochain.µ  Électrisante, épique, énigmatique… Les adjectifs ne manquent pas pour qualifier la nouvelle vidéo promotionnelle de Wonder Woman, dévoilée dimanche par les studios Warner Bros. Cette troisième bande-annonce lève le voile sur un point encore jamais abordé: la jeunesse de l’héroïne, incarnée par l’actrice Gal Gadot. Car avant de devenir la redoutable Wonder Woman, la princesse Diana a subi dès son plus jeune âge un cruel et difficile entraînement auprès des amazones.  Une enfance marquée par l’omniprésence de femmes fortes. La future Wonder Woman est entourée de sa mère Hippolyte, jouée par Connie Nielsen et de ses deux tantes, la générale Antiope, incarnée par Robin Wright, et son premier lieutenant Menalippe, interprétée par Lisa Loven Kingsli. Ces trois femmes ont élevé Diana Prince, mais n’ont pas toujours été d’accord sur les principes à lui inculquer. «Diana est la seule enfant qu’elles ont élevée ensemble, et l’amour qu’elles ont pour elle se manifeste de manière différente dans le film», explique la réalisatrice Patty Jenkins.   Créé par William Moulton Marston (sous le pseudonyme de Charles Moulton) dans les années 1940, Wonder Woman reste encore aujourd’hui la plus célèbre des super-héroïnes de l’univers DC Comics. Pourtant, peu d’actrices l’ont incarnée sur le petit et grand écran. Avant Gal Gardot, Adrianne Palicki a enfilé le costume rouge, bleu et doré de l’Amazone en 2011… le temps d’un seul épisode. Sa courte prestation ne marqua pas les esprits, contrairement à celle de Lynda Carter, qui se révèla éblouissante dans l’adaptation télévisuelle des années 1970 diffusée aux États-Unis. La série, malgré son côté kitsch, connu un succès phénoménal. Souhaitons à Gal Gardot la même postérité.  Cela semble en tout cas bien parti. Apparue pour la première fois dans le décevant Batman v Superman: L’Aube de la justice, l’actrice israélienne semble se distinguer par son charisme. Nul doute que cette nouvelle Wonder Woman, «plus sexy et badass», devrait plaire aux fans de la franchise DC comics. Le long-métrage de Patty Jenkins est attendu en salle le 7 juin prochain.µ

On parle de Trump jusqu’en Bourgogne

La seule chose positive qui, je l’espère, ressortira du mandat de Trump, c’est que ses attaques permanentes envers l’Europe auront poussé cette dernière à afficher son unité, à devenir plus forte que jamais. Parce que sinon, c’est la fin assurée du projet européen. Avant même qu’il ne prenne ses habits de président, l’homme a en effet montré à quel point il ne savait rien de l’Europe. Dans une interview, il a en effet expliqué que celle-ci était un pur échec. Et le pire, c’est que ses idées ont été prises comme parole d’évangile par certains ! Mardi dernier, je suis en effet allé à Dijon en Bourgogne pour suivre un congrès, durant lequel j’en ai discuté avec d’autres participants. Et certains acquiesçaient au discours du bonhomme ! De mon point de vue, ils sont tombés dans le panneau, qui plus est un panneau grossier. Donald Trump réprouve le bloc européen dans l’espoir de provoquer des troubles. Ce qu’il veut, au fond, c’est voir l’Europe se décomposer. A l’instar de Poutine, qui s’y essaie depuis déjà pas mal d’années. Poutine veut raser l’Europe qui l’empêche trop souvent de faire ce qu’il veut. Trump est de son côté plus pragmatique : il entend isoler chaque membre de l’Union européenne dans le seul but de pouvoir signer des accords économiques à son avantage. Cet homme a de l’Europe une vision grossière, et ce pour une raison très simple : son seul voeu reste, encore et toujours, de faire du bon business. De toutes les manières possibles, même si c’est au détriment de la stabilité politique ! Mais de mon point de vue, en admonestant l’Europe de la sorte, il a totalement manqué d’intelligence : l’importation de services américains en Europe produit plus de 3 millions d’emplois sur le sol américain. Ses attaques peuvent donc avoir des conséquences néfastes pour l’emploi aux Etats-Unis. Au passage, ce congrès était une vraie réussite. Le staff, en particulier, était vraiment aux petits soins. Voilà le site de l’agence qui a organisé ce séminaire en Bourgogne, si vous voulez vous faire une idée de ce que ça donnait.

Un revenu universel du candidat socialiste

Mr Hamon suggère d’allouer un « revenu universel d’existence » de six cent cinquante euros par mois sans préalable, notamment de revenu, progressivement à toute la nation. Sa charge annuel au final serait de 600 Md€, ce qui représente la 1/2 des charges d’Etat. Le revenu universel fût évoqué par des spécialistes que plusieurs désigneraient d’anglo-saxons, régulièrement en l’associant à un nouvel impôt proportionnel au patrimoine global pour le payer. Une charge générale au taux de 35 % pourrait ainsi régler une dépense de 600 milliards d’euros. Ce principe, revenu universel et un nouvel impôt corrélatif, couvrirait, selon ses concepteurs, un plan de vie plancher à chaque Français aussi en l’appelant à travailler davantage que dans le principe en vigueur. En effet, tout argent additionnel encaissé par son travail lui rapporterait 0.66 Euros après impôt alors que, à présent, il acquiert en net simplement 0.47 euros de manière générale, parce qu’il aperçoit réduire ses redevances sociales et empirer ses niveaux d’impositions et cotisations sociales. Pour ces énarques, ce revenu intervertirait la plupart des provisions sociales et des services publiques dont l’utilisation est individualisé. Toute personne acquerrait le minimum nécessaire pour subsister, l’améliorerait par une activité professionnelle, le dépenserait pour des biens de son choix et préserverait librement contre tous les risques, particulièrement les actuels risques de maladie. La globalité des fournitures sociales atteignant quasiment 600 Md€, le revenu d’existence n’aggraverait de ce fait pas les prescriptions sociales et pourrait être financé sans alourdir les prélèvements obligatoires. Il faudrait seulement modifier quelques-uns de ceux-là, particulièrement les contributions, par une contribution généralisée à 37 %. L’État arrêterait d’ agir afin de procurer des services aux français. Les répercussions de l’établissement d’un salaire d’existence sur l’efficience des acteurs économiques, l’attractivité du lieu, le financement et l’emploi, ou davantage la fraude aux impôts et sociale, deviendraient considérables. Ce n’est inévitablement pas la folie de Benoît Hamon, qui n’a pas signalé la cessation de services étatiques. Il est possible de simplement supposer que le revenu universel modifierait les seuils sociaux (autour de 26 Milliards Euros) et les allocations familiales (11 Mds euros), tout enfant y cédant droit, toutefois ces réductions de dépenses ne supplanteraient pas l’origine de la difficulté : il faudrait majorer les prélèvements obligatoires d’environ 540 Milliards euros, soit de 50 %. Les répercussions de l’établissement d’un salaire d’existence sur la rentabilité des entreprises, l’attractivité du pays, l’investissement et l’responsabilité, ou davantage la fraude aux impôts et sociale, deviendraient considérables.

Théo : cessez de jouer avec le feu !

Il suffit de prononcer le mot pour que reviennent les clichés : banlieue = violence. Dans l’affaire Théo, ce jeune de 22 ans gravement blessé lors d’un brutal contrôle d’identité à Aulnay-sous-Bois, le 2 février, il faut décrire et expliquer pour évaluer les choses et éviter les amalgames. (EPA/MaxPPP)

Première réflexion : les intérêts électoraux jettent de l’huile sur le feu et tendent à faire croire que la France des banlieues est à feu et à sang. Ce n’est pas la première fois, hélas, que s’y déroulent des événements dramatiques : 1971 (Vaulx-en-Velin), 1981 (Les Minguettes), 2005 (La Courneuve), 2007, 2010… Droite et gauche n’ont pas à sa jalouser !

Se souvient-on qu’en 2005, Dominique de Villepin, alors Premier ministre, avait décrété l’état d’urgence ? On avait dénombré, en trois semaines, près de 10 000 véhicules incendiés, près de 3 000 interpellations et 56 policiers blessés.

Deuxième réflexion : les événements du 2 février ne sont pas partis d’habitants exaspérés, mais de trois policiers dont le comportement, s’il est avéré, est inqualifiable.

Après la visite nécessaire de François Hollande au chevet de Théo, toujours hospitalisé, il importe que la justice soit aussi prompte à réagir à l’égard de policiers délinquants qu’elle l’est à l’égard de… délinquants. La relation entre policiers et population est au cœur de cette affaire. L’agression de Théo déchire en quelques instants le fragile et patient tissage de lien dans les banlieues.

Troisième réflexion : la solidarité autour de Théo et de sa famille s’est exprimée dans un pacifisme et une dignité remarquables.

La violence n’est pas venue d’habitants qui auraient eu, eux, une raison majeure d’exprimer leur colère ; elle est venue de quelques dizaines de casseurs, souvent venus de l’extérieur d’Aulnay. Il ne faut pas tout mélanger.

A présent que le mal est fait, quelles sont les réponses ?

D’abord, éviter d’en rajouter, de nourrir par calcul et pour la force de l’image l’idée qu’une partie du pays s’enflamme. Ensuite, faire en sorte que l’enquête soit rapide et transparente. Enfin, il serait assez simple, pour responsabiliser tout le monde, policiers et délinquants, de généraliser les caméras portatives qui témoignent de la façon dont chacun se comporte.

A plus long terme, il faut reprendre le travail sur les banlieues. La question est à la fois sociale, urbaine, sécuritaire.

La Seine-Saint-Denis est un département qui connaît du chômage, mais qui accueille de plus en plus d’entreprises, des grandes et des start-up. Là aussi, il faut éviter les clichés.

La politique du logement, comme Jean-Louis Borloo le fit en son temps, doit permettre à terme de réduire l’effet ghetto. L’Education nationale doit dégager les moyens financiers et humains pour combattre les inégalités territoriales.

Il faut enfin rétablir une police de proximité, dissoute par la droite, pour restaurer un minimum de confiance et faciliter la surveillance des quartiers sans qu’il soit nécessaire de contrôler la même personne dix fois par jour.

Mais il faut des années pour construire ce qu’une bavure peut détruire en un instant.

 

Droite: de Marrakech à Paris

Peut-être avez-vous suivi tout comme moi les primaires républicaines. Et, peut-être alors avez-vous remarqué qu’il y a un sujet auquel pas grand-monde n’a prêté attention. Pas même les journalistes, en dépit de l’enjeu manifeste qu’il représente pour les prochaines générations : l’Histoire telle qu’on l’enseigne aux élèves. Le silence même qui entoure ce sujet en dit à mon sens aussi long que ce qui en est dit : tout cela est parfaitement révélateur de la crise en cours. Il y a peu encore, je me suis rendu à Marrakech dans le cadre d’un incentive, et j’ai pu en bavarder un petit peu avec d’autres participants. Et je dois dire que le sujet n’a laissé personne indifférent. Plusieurs candidats républicains ont en effet parlé de revoir les livres d’Histoire qui sont donnés par l’école : ils réfléchissaient à l’idée d’en présenter une version idyllique, où il ne serait plus question des problèmes qu’a pu poser la colonisation. Alors bon, ce qu’apprennent nos gosses à l’école laisse tout le monde indifférent, en dehors d’une frange de cathos qui ont du temps à perdre. Mais là, c’est un peu plus important. Parce qu’on retrouve derrière tout ça un glissement, celui de notre pays (mais aussi de l’Europe et du monde) vers l’extrémisme. C’est un glissement si total qu’il en est invisible. Mais pensez-y : le PS adopte désormais des mesures de droite, comme si la société avait tellement viré à droite que plus personne ne se sentait autorisé à faire dans le social. Et la droite, qui depuis des années cherche à récupérer l’électorat de l’extrême-droite, a dû pour ce faire durcir fortement son discours. Au point qu’aujourd’hui, ce qui aurait fait scandale ne fait même plus sourciller. Que des politiciens tels que Sarkozy ou Fillon suggèrent purement et simplement de remanier l’Histoire sans que cela ne choque personne est une preuve en soi. Et cette normalisation du FN, devenu un parti comme les autres, est particulièrement inquiétante. De fait, même les médias n’abordent plus le sujet, comme si’il était désormais acquis que la société devait être « décomplexée ». Sinon, j’ai adoré cet incentive à Marrakech. Voilà d’ailleurs le site de l’agence qui nous l’a proposé, si vous voulez vous faire une idée de notre séjour.

François Fillon : quel plan B pour la droite ?

Attendre 15 jours et la fin de l’enquête préliminaire, comme le souhaite François Fillon ? Personne ne croît en cette solution, tout en confirmant la légitimité du candidat. Attendre, c’est donner au poison de la suspicion le temps de gagner l’opinion, de rendre l’échec irréversible et de s’interdire de monter un plan B dans des délais devenus trop courts. Il faut donc aller vite.

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Quelles hypothèses ?

Les statuts des Républicains, pas plus que le règlement de la primaire, n’envisagent le scénario de la défaillance, pour quelque raison que ce soit, d’un candidat désigné. Autrement dit, il n’est pas écrit qu’Alain Juppé serait le recours automatique. Il est même assez incompréhensible que ce cas de figure n’ait jamais été envisagé.

Même si le résultat de la primaire était caduc politiquement parlant, il serait très difficile de faire comme si quatre millions de personnes n’avaient pas choisi leur candidat préféré il y a seulement deux mois. Très difficile, donc d’imaginer une autre solution.

Quels délais ?

Il n’est pas possible, matériellement, d’organiser une nouvelle primaire avant le 23 février (dans trois semaines), date d’ouverture de la collecte des 500 signatures. Pour collecter les parrainages, la première condition est de connaître le nom du… parrainé !

Il serait possible d’organiser une consultation des seuls adhérents par Internet. Il faudrait ensuite s’accorder sur les critères des candidatures. Chacun sait que si le corps électoral est ramené aux seuls adhérents, Nicolas Sarkozy serait favorisé. On voit mal les concurrents de la primaire se remettre en piste…

Il est possible de convoquer un bureau politique exceptionnel pour que lui-même convoque un conseil national exceptionnel. Une sorte de Parlement du parti qui regroupe quelque 2000 délégués représentant les instances et les territoires. Cette instance aurait compétence pour se substituer à une seconde primaire.

Des noms !

Nicolas Sarkozy a fait savoir qu’il n’était pas question de revenir. Alain Juppé, officiellement, ne se voit pas dans le rôle de la roue de secours. Mais les appels au maire de Bordeaux se font de plus en plus pressants et urgents. Laurent Wauquiez n’a rien dit, mais n’en pense pas moins. Xavier Bertrand se montre de plus en plus du côté de la rue de Vaugirard. Gérard Larcher ne sera jamais le fossoyeur de celui qu’il défend depuis le début. François Baroin, fort de ses réseaux à travers l’Association des maires de France, mais faible de son impréparation, est de plus en plus cité.

Il ne reste que trois semaines pour redonner à la droite une chance de gagner cette présidentielle… imperdable. C’est à François Fillon, et à lui seul, de décider.