Aller au Canada

Vous savez quoi ? J’ai pris un sacré coup de vieux. Habituellement, les gens s’en rendent compte en remarquant leurs premiers cheveux blancs dans leur tignasse. Moi, c’est en voyageant que j’en ai pris conscience. Il y a trois semaines, j’ai en effet participé avec ma dulcinée à un voyage de groupe à Montréal au Canada. Evidemment, ce voyage n’a pas manqué de faire rire notre famille. Il faut dire que depuis des années, nous prônons les avantages du voyage d’aventure, où l’on se contente de prendre son billet d’avion et où l’on improvise sur place. Bref, le voyage de groupe est à l’opposé de nos habitudes et de nos discours ! Evidemment, qui dit aventure dit galères, et nous en avons vécu pas mal au fil des années : je me souviens notamment de ces deux longues journées (et de cette encore plus longue nuit) où nous nous sommes retrouvés en panne d’essence sur une route déserte où ne passait jamais personne. Mais bon, cela fait partie de l’aventure, après tout. Et en fait, nous n’avons jamais envisagé de voyager autrement. Ma femme et moi avons toujours refusé d’être rassemblés en troupeau ; et la seule idée de respecter un programme imposé nous a toujours horrifié. Et elle nous horrifie toujours, d’ailleurs. Mais il y a deux mois, en creusant sur internet pour trouver quel coin nous allions pouvoir découvrir, nous avons trouvé par hasard une agence offrant des voyages de groupe nouvelle génération : ceux-là sont conçus de telle façon qu’en dehors de quelques déplacements d’un point A à un point B, chaque participant peut organiser son temps libre et son propre programme. La recette nous a semblé pas mal, et après un long débat, nous avons tenté le coup. Et vous savez quoi ? Nous n’avons pas été déçus. Avec un tel voyage, on peut bénéficier de tous les bienfaits du voyage de groupe sans devoir endosser les contraintes. Et c’est très appréciable ! Peut-être même que pour notre prochain voyage, nous partirons de la même manière. Je vous mets le lien vers l’agence où nous avons déniché ce voyage à Montréal, si vous voulez voir à quoi cela ressemble. A lire sur le site internet de ce voyage au Canada.

Macron un despote ?

Jamais un pet de travers, cependant que la Cour va d’une fesse! Frais comme gardon, ondoyé de cette sémillance que Dieu réserve à ses seuls chouchous, le roi, notre despote, va, le cul bordé de médailles saintes. Quelle est, par le Ciel, la formule magique de cet ébouriffant karma? Voyez-les à se trainer comme loques, l’oeil chassieux, le teint cireux, les épaules voutées, ministres et parlementaires à la ramasse, épuisés, décharnés, hagards, à geindre de douleur, à ployer sous le bat de ces réformes que le roi, notre despote, impose à rythme diabolique. Le Château bourdonne comme ruche avant l’orage. D’aucuns, maintenus en leur charge par la mansuétude royale, se prennent, les ingrats, de regretter « le bon vieux temps » du Flou où l’on jabotait et cacardait à tout va sans craindre le burn-out, à pantoufler comme pachas en commissions ou comités dont il ne sortait jamais rien qui put un jour intéresser quiconque. A présent que parlementaires et ministres se tuent à la tâche et viennent à contrition dès qu’ils lèvent le nez de leur écritoires, la vie de Cour semble bien éteinte, sevrée des libations et des banquets qui gonflaient les bedaines et éjouissaient les gosiers. La nouvelle étiquette du Régime nouveau impose cette taille de guêpe que d’aucuns, si peu aguerris au culte du quinoa, peinent à afficher, au prix parfois de boudiner de rassurantes rondeurs en des corsets serrés à s’en étouffer. Cette même nouvelle étiquette prescrit que l’on fasse sienne ou sien les préceptes du roi, notre despote, qui, ainsi que chacun le sait, ne s’abandonne qu’à regret et parcimonie aux nécessités du sommeil. Dort-il seulement deux à trois heures pour s’éveiller, fringant, à péter le feu, cependant que la Cour s’ébroue à grand peine, maugréant mezza voce quelques phrases peu amènes sur ce roi négrier. Il se dit qu’une nuit, l’archiduchesse Brigitte, toute de grâce et de bienveillance, s’en vint à chasser ministres et conseillers qui travaillaient encore quand l’aurore pointait ses premiers faisceaux. Des parlementaires imprudents se sont ouverts de leurs vicissitudes auprès de leur chef, Monsieur de Ferrand, un homme quelque peu rustaud, présentement boudé par le roi que l’on dit déçu par ce grognard peu à même de faire régner l’ordre royal parmi des ouailles indisciplinées. Ministres et conseillers n’ont point cette licence de faire étal de leurs états d’âme. Le Premier d’entre eux, le baron Philippe, le teint cireux, n’entend nulle plainte qui vaille qu’on tende une oreille complaisante. Muré en un silence hiératique, il décourage jérémiades et fagots d’un bref coup d’oeil, propre à écarter celles et ceux qui auraient l’outrecuidance de se lamenter. La Cour serait-elle devenue une sorte de manufacture où le seul bruit que l’on tolérerait serait celui du cliquetis des métiers à tisser, cependant que le roi, le taulier, s’en irait vanter la qualité de ses étoffes, la délicatesse de ses soieries, le velouté de ses cachemires?