Les nouveaux salariés

Récemment, mon équipe a été pas mal remaniée, et notre responsable a jugé indispensable d’organiser un incentive à Perpignan, afin que naisse une cohésion d’équipe. Seulement voilà : j’ai réalisé à cette occasion que nos nouveaux collègues sont de la génération Digital Natives. Et faire équipe avec eux s’avère souvent beaucoup plus ardu que le politiquement correct ne le laisse entendre. Je me rappelle qu’il n’y a pas si longtemps, j’avais lu pas mal d’articles qui cherchaient à détailler en quoi consistait la génération Y, quel était son manière de travailler, et de quelle façon il fallait la gérer. A écouter ces articles, cela se faisait sans problème. Ils avaient pas mal d’atouts en main. Le descriptif était pourtant engageante : des jeunes qui se moquent du concept de rapports hiérarchiques dans le travail ? Qui veulent travailler dans l’instantanéité et de la spontanéité plutôt que de travailler sur le long terme ? Qui ne doivent pas être sollicités trop longtemps sur un projet, parce qu’ils sont plutôt multitasking. Tous ces traits mis bout à bout font de la plupart des représentants de la génération Y sont des individus parfaitement contre-productifs. Je suis un gars plutôt facile et d’plutôt patient, dans l’ensemble. Mais j’ai beaucoup de mal avec ceux-là. J’ai l’impression qu’on perds plus de temps à leur apprendre et à les les cadrer qu’à travailler pour l’entreprise. En réalité, ils considèrent plus l’entreprise comme un lieu où faire état de présence. Ils ne veulent pas rester trop longtemps au sein de la même entreprise. Tout ce qu’ils veulent, en vérité, c’est créer leur propre entreprise et réussir sans trop en faire. Eh bien, qu’ils lancent leur entreprise personnelle, pour permettre aux salariés normaux de ne plus les avoir dans les pattes. Pourtant, ils ont quand même un atout : ce sont de sacrés fêtards. Ils ont repoussé leurs limites pendant cet incentive à Pau, et force est de constater que je me suis bien marré en passant la soirée avec eux. Mais quant à faire équipe avec eux, il ne faut pas compter là-dessus.