La relance de l’éducation prioritaire : un élan davantage volontariste est nécessaire dans la mise en oeuvre

Après des consultations locales, un nouveau plan de relance de l’éducation prioritaire a été adopté en 2014. La carte de l’éducation prioritaire est désormais distribuée entre les Réseaux d’éducation prioritaire (REP et REP+, accueillant les élèves les plus défavorisés). Un ensemble de mesures sont aussi déclinées pour permettre une amélioration des pratiques pédagogiques et une plus grande stabilité des équipes : construction d’un référentiel pédagogique de pratiques efficaces des enseignants, fondé sur les conclusions de la recherche ; temps de concertation sur le temps de service, primes aux personnels renforcées, formation des enseignants, fonds d’innovation pédagogique, renforcement des équipes médicales et d’assistantes sociales, … Une enquête de terrain a été menée par le Cnesco en 2015-2016 dans 20 académies et 28 départements, selon une logique multi-niveaux (des recherches documentaires et quelque 150 entretiens conduits en académie et départements, sur l’activité des équipes académiques et celle des équipes pédagogiques dans les réseaux et les établissements). Cette première analyse montre que la mise en oeuvre de cette réforme, volontariste en 2014-2015 semble s’être ralentie l’année suivante, certainement du fait de la préparation concurrente de la réforme collège. Lors de la première année de mise en oeuvre, la réactualisation de la carte d’éducation prioritaire, effective dans toutes les académies, a bien permis de faire évoluer de façon significative la composition sociale des établissements. Les cartes de l’éducation prioritaire et de la politique de la Ville se sont ainsi rapprochées. Cette même année, le pilotage dans les académies a été mis en place également. La mise en oeuvre de la réforme s’est ralentie à partir de l’année scolaire 2015-2016. Certes certains d’établissement REP+ apparaissent bien être entrés dans la réforme mais ceux du réseau REP semblent être le plus souvent restés en marge de la réforme. Par ailleurs, toutes les dimensions de la réforme n’ont pas été mises en oeuvre dans la totalité des académies. Les formations autour du référentiel ont été parcellaires, les personnels médicaux et sociaux n’ont pas été systématiquement recrutés, les fonds d’innovation pédagogique n’ont pas toujours été lancés. Dans les établissements les heures de concertation n’ont pas été systématiquement mises en oeuvre dans toutes les académies. Cette première analyse sera reconduite à l’hiver 2016-2017 de façon à analyser la mise en oeuvre de la réforme dans la durée. Ces évaluations seront publiées dans le rapport sur les Inégalités territoriales du Cnesco fin 2017.